Le journal d'une cochonne

70 Le titre de mon journal

C’est drôle, mais c’est quelque chose qui a l’air de vous travailler, vous, mes adorables petits lecteurs. Mes petits cochons (ça va si je vous appel comme ça ?).

J’ai déjà eu plusieurs remarques sur ce titre : Journal d’une cochonne.

Certains m’ont dit que c’était accrocheur, d’autres que c’était comique et y’en a pas mal qui m’ont demandé pourquoi ça s’appelait comme ça et pas autrement…

Je dois vous avouer quelque chose : quand j’ai ouvert ce journal, je pensais que personne n’allait me lire. Pour être honnête, je trouve un peu ennuyeux de lire les autres alors pourquoi me lirait-on moi ?

C’est dans cet état d’esprit que j’ai nommé mon journal. Je n’ai même pas réfléchis, le titre c’est quasiment imposé de lui-même. J’avais hésité, je crois, avec "Le journal des cochonneries" mais je me suis dit autant y aller jusqu’au bout. Ce n’est pas le journal des cochonneries, ce n’est pas le journal de mes cochonneries. C’est le journal de ce que je suis, purement, simplement, sans restriction, sans fausse pudeur : une cochonne.

Et vous savez à qui on doit ça ? A mon amie Alina, parce que c’est elle qui m’appelait comme ça. Au début, c’était juste une vrai ironie de sa part, parce que il y’a encore quelques années, tout mon entourage me voyait comme vraiment prude. Ils assumaient que, parce que je n’avais jamais eu de copain (et peut-être aussi parce que je n’étais pas un top model) je n’avais aucune vie sexuelle. Bien sûre, vous le savez tous, c’est totalement faux. A tel point que ça ferait presque rire.

Elle m’appelait donc "cochonne", affectueusement, je vous rassure, mais là où ce surnom à vraiment commencé à prendre toute son envergure, c’est quand j’ai enfin réussi à parler de sexe avec mes amis. Là ils ont réalisé que je savais des choses, voir même plus qu’eux.

Un moment presque de choc dans ma vie, parce qu’ils ignoraient des choses qui pour moi étaient tellement, mais tellement évidentes ! Comme par exemple le fait qu’un rapport anale s’accompagne de lubrifiant et d’une préparation ! Ou comment faire une fellation quand il y’a deux filles et un homme, ça me parait simplement de la logique, du bon sens, pourtant les yeux grands ouverts d’Alexa quand on en a parlé et son "quoi, c’est possible de faire ça ?" m’ont montrés que tout le monde ne pense pas comme moi.

Mais je pense qu’on en est tous une, dans le fond (oui, vous aussi messieurs, vous êtes des cochonnes. Ta ta ta, pas de discussions bande de cochonnes !). C’est juste que moi, c’est vraiment l’un des traits qui me définit, ou en tous cas, paradoxalement, quelque chose que j’ai envie d’être. Une situation qui, pour tout un tas de raisons, me rassure.

Je suis une cochonne. Pour le dire plus sérieusement : j’aime le sexe. J’aime l’idée du sexe, j’aime la pornographie, j’aime l’explorer, j’aime fantasmer, j’aime me toucher, j’aime être sexuelle, sexualisé, j’aime avoir un vagin et un clitoris. Je suis une cochonne.

Alors pourquoi "cochonne" et pas carrément "salope" ou "chienne" ?

Ben déjà parce que ce nom là, je le connais, je m’y identifie, il m’a était attribué par mes mais et il me va très bien.

Je n’en sais rien, le terme "cochonne" adoucis un peu les choses et apporte une pointe d’humour. C’est de l’auto-dérision, mais en même temps c’est vrai. Et puis je ne veux pas d’une insulte dans le titre de mon journal. Je ne veux pas me désigner moi-même par des termes comme ceux-là. C’est vrai que je les ai déjà utilisé pour parler de moi, ce mot, mais il y a une différence entre dire "j’ai envie d’être une pute" et "je suis une pute".

En tous cas si il y’a enfin quelque chose que j’ai réussit à accepter depuis l’ouverture de ce journal c’est que : c’est très bien comme ça.

Attention, je ne suis pas en train de dire qu’il n’y a rien qui cloche avec ma sexualité, loin de là. Si ce journal est ouvert et actif c’est justement parce que je suis toujours en train de chercher ce qui ne va pas exactement et comment je peux le résoudre.

Mais en tout cas le problème ne vient pas de ma libido sur élevée. Non, franchement, je n’ai pas honte. Si j’avais encore quelques problèmes avec l’idée d’une "moi-même cochonne" il y a quelques mois, je pense pouvoir dire que ce n’est plus le cas.

Je suis une cochonne. Toi qui me lis, accepte la cochonne qui est en toi, tu verra, ça fait du bien !