Le journal d'une cochonne

58 Jeux d'enfants et sado-masochisme

A quel genre de jeu vous jouiez quand vous étiez enfant ?

Si vous êtes une fille, il y’a de fortes chance pour qu’on vous ai donné des poupées, et si vous êtes un garçons eh bien… Des petites voitures ?

Si il y’a une chose que ma mère n’a pas raté, en tous cas, c’est de m’offrir le plus de choix possible.

J’avais non seulement toutes une variété de poupée (Barbie, Bratz, Dolls, Polly Pocket, sans oublier les classiques poupons) mais aussi des jouets dit "pour garçon". Enfin, j’avais plus ou moins tout ce que je voulais, je dois l’admettre.

Le plus souvent, néanmoins, je jouais avec mes brabies. D’après mon père, j’en avais une métisse que je chérissais comme la prunelle de mes yeux.

Je me souviens en effet que j’étais agacée par mes trente (oui, j’en avais vraiment trente) barbies blondes aux cheveux lisses, et ma poupée créole était la star du show. C’était la seule que j’avais qui n’étais pas blonde, avec une autre qui étais rousse. A l’époque, c’était dur de trouver des brabies un peu différentes.

Bref… En tous cas dans mes jeux, j’ai fait quelque chose que nous avons probablement tous fait : je faisais parfois faire l’amour à mes barbies et mes ken.

Je me rappel les avoir observé ; leurs corps, leurs formes. M’être étonné que les filles n’aient pas de téton ni de nombril et avoir touché l’entre-jambe où il n’y avait pas de sexe ; au mieux une vague forme qui faisait une petite bosse.

Le sexe était vraiment une partie intégrante de mes jeux. Une fois, je me souvient que en jouant avec une amie, je voulais que l’une de mes poupées (qui dans notre histoire était ma fille) ait une maladie grave (je voulais du drame, je pense que je reproduisais un peu ce que je voyais à la télé) et en l’occurrence, j’avais choisit le SIDA.

Mon amie (nous avions 7 ou 8 ans je pense) m’a alors dit que c’était pas possible parce que le SIDA "ça s’attrape en faisant l’amour". Du tac au tac j’ai répondus : "Je m’en fiche, on a qu’à dire qu’elle s’est faite violée".

Plus choquant que ça en fait : le viol faisait parfois partie intégrante des histoires que j’inventais avec mes amies. Je me rappel clairement que parfois, on faisait des histoires ou tel personnage se faisait séquestrer, violer, etc…

Je me rappel aussi d’avoir eu un peu honte d’inventer ce genre d’histoire. Donc je pense que j’avais quand même un peu conscience de ce que je faisais, mais ça ne m’empêcher pas de le faire.

Je me rappel aussi d’une fois où l’une de mes barbies était une sirène, et dans mon histoire, elle s’était faite capturée et elle était exhibée dans des foires pour sa beauté et on la forçait même à se dénuder…

Je faisais sans problème ce genre d’histoire avec mes amies proches qui avaient plus ou moins le même délire que moi.

Je me souvient d’une fois où nous étions trois, et nous avions décidé que dans notre histoire, tous les personnages devaient être en couple et avoir une vie sexuelle. Nous n’avions que deux garçons, il me semble, pour toute une tripotée de filles, et c’est sans la moindre honte que nous avons formé plein de couples lesbiens.

Le plus intéressant reste quand même les jeux sans les poupées, ceux où on inventait des histoires qui nous mettaient nous-même en scène.

Avec ma meilleure amie d’entre mes cinq et mes dix ans, on refaisait souvent le même genre d’histoire où nous étions plus ou moins séquestrée par une autorité supérieur qui n’hésitait pas à nous infliger les pires sévices.

Je me souvient que parfois on faisait une pause et on restait assise dans l’herbe pour discuter. Quand on se relevait pour reprendre le jeu, on avait les marques du gazons sur les jambes et on prétendait qu’on s’était fait fouetter…

Il y avait vraiment une dimension sado-masochiste absolument frappante. Ça me saute carrément aux yeux maintenant.

On avait pas de tabou, ni sur le sexe, ni sur la violence. Souvent, on faisait se terminer nos histoires tragiquement, parce qu’on aimait pas les histoires trop banales, sans rebondissement.

Je me souvient d’une autre de nos histoires (c’est véridique ce que je vous raconte, je vous le jure, je sais que c’est difficile à croire mais c’est vrai).
Mon amie et moi étions deux sœurs (ou deux filles qui s’aimaient vraiment beaucoup, je ne sais plus) et nous avions été capturées par un homme qui nous retenait prisonnière et séparée l’une de l’autre. Il nous avait à chacune laissé une photo de l’autre et au début, nous nous lamentions de savoir ce qui était arrivé à l’autre encore plus que pour nous-même.
Puis, l’homme nous a petit à petit manipulée pour qu’on se mette à se détester. Dans notre jeu, il avait déchiré les photos et nous nous sommes mise à nous oublier. Toutes les deux en même temps, on a commencé à tomber amoureuse de notre ravisseur et nous avons, toujours retenue prisonnière et sans se voir, eut des enfants avec lui.
A la fin de notre histoire, il mourrait, et nous étions libérée, et je me rappel avoir joué cette scène très touchante où nous nous voyions de loin, avec nos enfants (des poupées) en nous reconnaissant sans nous reconnaître. C’était la dernière scène du jeu, on finissait par s’en aller sans se dire un mot, en apparence saine d’esprit mais à l’intérieur complètement dévastée par tout ça.

Voilà c’était plus ou moins le genre d’histoire que nous mettions en scène. En gros, on décidait de ce qui allait se passer, on le jouait, puis on re-décidait, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on en ai marre ou qu’on finisse l’histoire.

Et en y repensant maintenant je suis assez perturbée de voir que je retrouve là-dedans plein de comportements que j’ai gardé aujourd’hui ! Plein de genre de fétichisme que, finalement, j’avais déjà à l’époque.

L’idée d’être complètement soumise, le lesbianisme, l’exhibitionnisme, le sado-masochisme, finalement il y avait déjà tout ça dans mes jeux d’enfants, c’est complètement dingue ! !