56 Les princesses et le sexe
Dites-donc, c’est que ce journal commence vraiment à atteindre un nombre élevé de page et je ne sais même plus si j’ai déjà abordé certains sujets ou non !
Cette page là est un peu moins trash que ce que j’écris d’habitude, mais ma libido est à zéro pour de multiples raisons alors je me suis mise à penser à la féminité d’une façon générale et à la façon dont les filles sont constamment sexualisés dans notre société.
En gros, il y’a encore pas si longtemps, le mot "princesse" sonnait pour moi comme une insulte.
1) Parce que c’est le mot qu’emplois mon père quand il estime que je le blesse à cause de mon égoïsme.
2) Parce que je trouve que l’idée de la princesse est un stéréotype affreux qui enferme le sexe féminin dans une vision idéale de douceur/féminité/beauté plastique non seulement impossible à atteindre mais en plus terriblement machiste.
La vérité, il faut que je la reconnaisse.
Je crève d’envie d’être une princesse.
Mon éducation à la Disney et les stéréotypes durement encré en moi ont laissé ce désir qui ne s’effacera jamais, bien que je sois pourtant consciente de tous ce que j’ai cité plus haut.
Cette envie qui me bouleverse, elle vient aussi du fait que je n’ai jamais réussi à être une princesse ou a être reconnue comme telle.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas mon père qui irait me donner cette reconnaissance, et ma mère n’est pas vraiment mieux.
Mais quand j’étais petite, de toute manière, je n’avais pas ce désir ardant de jouer les princesses. Maintenant que j’y pense, je préférais déjà incarner des figures beaucoup plus sexualisés ; celle de l’espionne en combinaison latex, ou la terrible figure érotique de la gitane. Oui, j’adorais jouer à la gitane, je ne comprenais pas encore tous ce que ça sous-entendais, mais je me rappel très clairement que c’est cet aspect féminin primaire, presque animal, que j’aimais incarner. Je mettait de longues jupes avec des clochettes et je jouais pied nus dans le jardin, dans la terre, en prétendant que je vivais de grandes aventures.
C’est dingue de voir comme j’étais déjà si sexualisée à un si jeune âge ! Je devrais définitivement écrire une page sur les jeux d’enfants quand j’aurais le temps !
Mais enfin bref, c’est à l’adolescence que je me suis vus refuser le droit d’être une princesse et que j’ai pris conscience de l’importance du physique dans notre société.
Notre classe, au lycée, participait à un concours à thème pour carnaval et nous avions choisit "Disney". Pendant toute une heure, les élèves (principalement des filles) ont fait une liste pour savoir qui allait incarner quel personnage.
Alexa, fidèle à elle-même, avait d’abords voulus faire Blanche-Neige, puis Cendrillon, puis fée clochette pour enfin se décider une bonne fois pour toute pour Esméralda (au passage une gitane, c’est drôle, hein ?).
La belle Alina a eut droit à Pocohontas, avec sa peau bronzée et ses longs cheveux soyeux.
Don, dans un éland d’autodérision a choisit d’incarner Mickey.
Maddie faisait Cendrillon, Adèle faisait Alice, Elza faisait Belle, et j’en passe…
Au moment de choisir qui j’allais incarner, grand silence. Tout le monde réfléchis. Personne ne parle.
Et quelqu’un a lancé : "Marraine la bonne fée"...
Marraine. La. Bonne. Fée.
Un personnage désexualisé (c’est une marraine, pas une mère, donc elle n’est pas mariée). Un personnage vieux (donc, pas sexuellement désirable). Un personnage comique. Un personnage qui est tout le contraire de ce que j’aurais voulus être.
Je n’ai rien pu dire, les filles de la classe avaient l’air convaincue que ce personnage était fait pour moi, et je n’ai pas osé y redire quoi que ce soit.
Elle est là, la dure réalité. On n’a pas le droit d’être une princesse quand on est grosse.
On a pas le droit d’être sexuelle quand on est grosse. Pas aux yeux de la société. Pas aux yeux d’une classe de première L.
Je me rappel aussi d’avoir été à la japan expo et l’une de mes amies s’est exclamée au sujet d’une fille déguisée qu’on voyait au loin qu’elle était "toute boudinée dans son costume de reine des neiges" et que "quand on fait du cosplay, on choisit un personnage qui a à peu prés la même morphologie que la sienne, sinon c’est ridicule."
De toute manière, je ne vois pas de quoi je me plaind. Aucunes des princesses Disney ne me correspond vraiment (c’est aussi du au fait qu’aucune n’a vraiment de personnalité, si on regarde bien).
Mes préférées restent les plus indépendantes ; Mulan et Pocahontas, mais je dois reconnaître que dans le cas de Pocahontas, nous avons un personnage qui porte avec lui une tension sexuelle de malade. C’est moins flagrant chez Mulan.
D’une manière générale, toutes les princesses disney sont très sexualisée que ce soit dans l’apparence ou le comportement. Maquillage, cheveux, robes, c’est encore mille fois pire quand on regarde leurs apparences dans les jouets à leur effigie !
Est-ce qu’elles ont vraiment besoin d’avoir toutes ces paillettes et ces immenses chaussures à talon, ce fard à paupières, ces cils de trois mètres de long !
On dirait des prostituées !
Je dois avouer avoir un faible aussi pour Elsa (de La Reine des neiges), parce que sa fragilité m’attire (le film est passable, mais ce personnage, je l’aime tellement !)
Si j’avais pu choisir, j’aurais bien aimé être Arielle, ou Jeanne peut-être. Pour le côté aventureux, spontané. Des femmes qui n’ont pas peur des hommes et pour Jeanne, une femme cultivée.
Je pense aussi que la fée clochette me correspondrais assez bien.
Par contre qu’on ne vienne pas me parler de Mérida dans "Rebelle", ce film est une pure bouse machiste à souhait qui se cache derrière des idées pseudo-féministes qui n’en sont en fait pas du tout ! Mérida n’a rien fait de mal quand elle a revendiqué sa liberté mais le film la punis de bout en bout et elle finit par s’excuser alors que c’est elle la victime ! N’importe quoi ! (Oui, j’ai un problème avec ce film.)
Enfin, pour finir, si vous avez tenus jusque là et que vous voulez vraiment voir les princesses disney mise en scène dans des ébats sexuels, vous pouvez juste taper l’un de leurs noms + rule 34 dans la barre de recherche google. C’était quelque chose que je faisais beaucoup avant. Je trouve qu’il y a quelque chose de très excitant à voir des personnages censé être pour les enfants faire des choses cochonnes. Ne me remerciez pas, hihi.