Le journal d'une cochonne

93 Mon poids

Vous savez… Je tourne autour du pot avec ce journal. Au tout début, j’ai réussi à avouer certaines choses. Des choses que, effectivement, on n’avoue pas de façon aussi désinhibée habituellement. Mais ce n’était pas grand chose comparé aux secrets que je continue à garder pour moi. Ouai, comparé à ce que j’ai encore à dévoiler, tous ça c’était carrément de la pisse de chat.

Je commence même à me demander si ce n’est pas une mauvaise chose d’en parler, si je ne devrais pas tout garder au fond de moi, bien verrouillé. Je crois que j’ai la trouille, en fait. Tant que je ne le dis pas, c’est comme si ça n’était pas vrai. C’est facile de fermer les yeux quand les fantasmes ne sont que des fantasmes, mais qu’est-ce qui me garantis que je ne vais pas passer à l’action un jour…

Whatever, j’imagine que je vais essayer de commencer doucement. Je vais parler de quelque chose qui n’est pas forcément très choquant, mais qui a une très très grande place dans ma vie et dont je n’arrive pas à parler d’habitude. Mon poids. Putain rien que de l’écrire, ça fait mal.

On avoisine la centaine de page et j’ai du mentionner 3 ou 4 fois que j’étais grosse, pas plus. Mais j’y pense tous les jours. Quand je me vois dans le miroir, quand je me masturbe, je n’arrête pas de me dire que c’est tellement… Je ne sais pas, je me trouve repoussante. J’essaye de me dire que tout ça c’est dans ma tête, que je peut être jolie et que… Que je ne sais pas, que c’est pas grave, mais je… Je n’arrive pas à passer au dessus…

Honnêtement je sais même pas quoi dire d’autre. Ça fait juste mal. Ce qui m’a amené à faire la chose la plus stupide du monde. Franchement, ça craint encore plus que de perdre sa virginité en se laissant baiser par un inconnu derrière une camionnette. Je suis boulimique. Je l’ai toujours plus au moins été depuis que j’habite seule, mais avant je me faisait vomir une fois par mois, pas plus, juste comme ça… Maintenant c’est tous les jours, depuis deux semaines c’est la routine. Ce sont les pires vacances que j’ai jamais vécu, ça se résume à ça : manger, vomir, se masturber.

J’ai perdu deux kilos en deux semaines, ceci-dit avec la grosse couche de graisse que je me tape il va falloir attendre longtemps avant qu’on voit une différence, mais je m’en fous, la vérité c’est que je n’ai pas envie d’arrêter. Je veux vomir encore et encore jusqu’à ce que je sois mince. Je sais que c’est idiot, je sais que je dit des choses horribles mais je suppose que dans un sens, je m’en fous. La fin justifie les moyens.

Y’a pas longtemps j’ai lu un "top 10 des raisons pour lesquelles les filles devraient avoir du sexe avec les chiens" (oui, ce genre de choses existent sur internet et oui, je fais des recherches bizarres) et l’une d’elle était un truc du style "comme ça ça permet au filles moches d’avoir du sexe quand même", mais putain, je vais pas me laisser sauter par mon chien, il faut faire quelque chose pour me rendre désirable et peut importe si c’est auto destructeur, immoral et tout ce que vous voulez, je ne sais pas comment faire autrement.