Le journal d'une cochonne

145 Sexting

J’ai fais un rêve vraiment étrange cette nuit. J’étais avec ma meilleure amie que j’avais quand j’étais au collège (en vrai, je ne lui ai pas parlé depuis des années) et j’avais un étrange désire sexuel pour son père. Genre, je voulais vraiment coucher avec lui. Au bout d’un moment, dans mon rêve, j’ai fini par demandé à sa fille si elle était d’accord que je couche avec son père, et elle m’a dit qu’elle ne voulait pas que sa meilleure amie sorte avec un membre de sa famille, ce à quoi j’ai répondu avec le plus grand naturel : "Mais non, c’est que du sexe, je ne tomberai jamais amoureuse de lui. J’ai Rose, de toute façon."

Meh. Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas chez moi.

J’ai encore un peu discuté avec Rose les jours derniers. Elle m’a dit qu’elle avait l’impression que c’était tout le temps elle qui parlait de sexe, et que de ce fait, elle avait le sentiment que la chose ne m’intéressait pas du tout.

C’est une grosse blague.

Moi, le sexe, ne pas m’intéresser ? D’accord, j’ai du mal à avoir du plaisir sexuel dès lors que je suis en face d’une personne réelle, et c’est vrai que ma sexualité a pendant très longtemps été exclusivement virtuelle, mais… Je n’irais pas jusqu’à dire que je n’ai aucun intérêt dans la chose.

J’aime Rose. Et j’aime le sexe. Il y a forcément un moment où je vais réussir à connecter ces deux choses !

Enfin bref… Je lui ai dit que ce qu’elle prenait pour un manque d’intérêt, c’était simplement le fait que j’étais très nerveuse. Et je le suis. À chaque fois qu’on s’est sexté, j’étais incroyablement nerveuse, tendue au possible, effrayée de ne plus savoir quoi dire ou quoi faire… Je pense qu’il est juste là, mon problème. Il faut que je me détende.

Peut-être que c’est pour ça que j’aime le porn où les filles sont traitées comme des objets, où les mecs n’en ont rien à faire de savoir si elles prennent du plaisir ou non. Je veux dire… Si mon partenaire prends son plaisir en se fichant de ce que je ressens… Je peux pleinement me concentrer sur moi-même sans avoir à craindre de le décevoir ou de ne pas être à la hauteur. C’est facile d’être passif.

Sauf que là, je suis dans la réalité, et Rose ne veut pas que je sois passive.

Je ne sais pas pourquoi je suis autant excitée par le domination… Peut-être que c’est à cause de ce que j’ai vécue quand j’étais enfant, peut-être que ça n’a rien avoir et que j’ai toujours été comme ça… Mais le fait est que quand je me masturbe, quand je regarde de la pornographie, ce que je cherche, c’est vraiment ce côté "objectivation du corps", ce côté "je t’utilise et tu n’as pas ton mot à dire"... Mais ça ne peut pas marcher si j’ai un lien émotionnel avec la personne avec laquelle je couche. Une fois encore, je suis coincée dans cette putain de bulle virtuelle dont je n’arrive pas à sortir.

Je pense à tout ça parce que… Je viens de me masturber et j’ai regardé du porn lesbien. J’arrête pas de faire des rêves semi-érotiques mettant en scène des hommes ces derniers temps, et je me dit que ce n’est pas top, sachant que je sors plus ou moins avec une femme, du coup j’avais peur que mon orientation sexuelle et romantique soit à l’opposé mais… Je me suis rendue compte aujourd’hui que non. Ce qui évoque en moi le désir sexuel, ce n’est pas vraiment le sexe de mon partenaire, mais plutôt le fait qu’il/elle utilise mon corps pour se satisfaire… Ou en tous cas s’amuser.

Ça fait sens… Après tout ce qui m’excite dans les films lesbiens, c’est à peu prêt le même genre de chose que dans les films hétéros. L’anal, la domination, l’agressivité, etc… Plus la victime proteste, plus ça m’excite.

J’ai vraiment un esprit tordu.

Bref, pour en revenir à Rose, elle m’a dit qu’elle comprenait, mais qu’il fallait que je lui en parle. Je me suis sentie un peu bête, parce que oui, il faut que je lui dise ce genre de chose mais c’est juste que…
1) Je n’ai vraiment pas l’habitude de me confier à qui que ce soit.
2) Je ne comprends même pas moi-même ce qui m’arrive.
Dans ces conditions, c’est un peu chaud quoi.

Après ça, le lendemain, je crois, on s’est sexté et j’ai essayé d’être un peu plus honnête avec elle.

Elle m’a dit qu’elle allait se masturber, et je lui ai dit "besoin d’aide ?", elle a répondu "si tu veux", et là j’ai dit "c’est ce que je veux, mais je ne suis pas sûre de quoi dire, ni quoi faire".

Plus honnête, tu meurs.

Après ça… C’était pas vraiment sexter en fait. Tout ce que je lui disais c’était "j’ai envie de toi", "je veux te faire l’amour", mais je n’ai vraiment donné aucun détail… C’était super, super soft… À la fin, on ne parlait plus. Moi j’étais en train de me masturber de mon côté, et elle du sien. Je ne pensais pas du tout à elle quand je me suis masturbée… Je pensais à des choses très trash, comme d’habitude. Je n’arrive pas à être excitée sinon… Mais j’ai quand même pensé à elle au moment de l’orgasme. Ça, étrangement, ça ne me pose aucun problèmes…

Donc après ça, je lui ai demandé comment c’était, et elle a dit "bof, le chien n’arrêtait pas d’aboyer et il fallait que je surveille que personne n’ouvre la porte"...

Je ne sais pas trop si elle a trouvé ça bof à cause de moi ou à cause des conditions dans lesquels elle était, mais je n’ai pas demandé. De toute façon, pour le moment, elle n’aura rien de plus de moi, je ne me sens pas encore capable d’être plus trash sans me forcer.