Le journal d'une cochonne

87 Emma #5

Je crois que, pour la première fois, je comprends ce que c’est que de vouloir faire l’amour à quelqu’un. Pas baiser, faire l’amour.

Elle me parle et tout s’arrête, parce ses mots me touchent tellement. Tout ce qu’elle fait m’éblouit et… Et elle me voit, elle me parle, elle m’écoute ! Elle m’écoute… Et on se comprend, je la comprends comme je n’ai jamais compris personne dans ma vie. Ça n’a rien avoir avec tout ce que j’ai connu jusqu’ici, tout est positif, tout est lumineux.

Et j’ai envie de l’aimer, je veux l’aimer, je veux tellement l’aimer que je veux ne faire qu’un avec elle, genre, physiquement. Je veux la serrer fort contre moi et oublier que je suis différente d’elle pour me focaliser uniquement sur ce qui nous rapproche.

Je veux son corps contre le mien comme si c’en était qu’un seul. Je veux sentir ce plaisir que j’ai dans la poitrine se diffuser dans tout mon corps encore plus sauvagement pour tout oublier sauf elle.

Et je me rappel de ce moment où j’avais dessiné un oiseau avec de l’aîné sur les veines de mon poignet gauche, et elle a passé ses ongles sur mon oiseau et mon poignet à tout simplement brûlé et c’était tellement bon que ça faisait presque mal ! Je n’ose imaginer la sensation d’avoir ses mains ailleurs.

Elle est tellement spéciale, elle est importante pour moi, un peu comme dans Le petit prince.

Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.

Ce que j’aime surtout chez elle, c’est quand je dis quelque chose qui me reflète mais que je trouve un peu ridicule ou ennuyant et qu’elle s’en émerveille. Elle me rend spéciale, parce qu’elle spéciale, et je l’aime.

Oh mon dieu, je suis amoureuse d’Emma.

Et merde.