Le journal d'une cochonne

63 Ne plus savoir où on en est

Coucou tout le monde ! Ça fait longtemps, hein ? Je suis désolée… Ces derniers temps, j’avais l’impression de ne rien avoir à dire du tout… En fait, c’est toujours le cas, mais j’ai l’impression que parler un peu me fera du bien. Je veux aussi garder une trace écrite de ce qu’il se passe dans ma vie pour plus tard alors…

Depuis que je me suis saoulée avec Don, je ne sais vraiment plus où j’en suis par rapport à ma sexualité. Je ne sais pas si je suis lesbienne, hétéro, bi, pan-sexuelle ou mon dieu que sais-je encore !

Ce que je sais, c’est qu’Emma ne me laisse pas indifférente, mais je ne suis pas sûre que j’ai envie de coucher avec elle… Je l’aime et j’ai vraiment envie qu’elle fasse partie de ma vie pour longtemps et j’ai envie qu’elle ai cette même envie par rapport à moi.

On s’est mise à aller à la piscine ensemble ces derniers temps et j’avoue que je ne me gêne pas pour la regarder. J’ai envie de toucher son corps, j’ai envie de la prendre dans mes bras, de laisser mes doigts jouer dans ses cheveux…

Et puis on a vraiment le genre de relation que j’aimerais avoir avec un potentiel petit ami. On se dit pleins de choses, on se parle de nos vies, de nos complexes et c’est pas gênant du tout ! On se fait rire, on se soutiens, non vraiment, je me sens tellement bien avec elle.

Plusieurs personnes m’ont dit que je devrais lui dire ce que je ressens, mais je pense que c’est une très mauvaise idée… Déjà parce que je ne suis même pas sûre de ce que je ressens : "Hé, Emma ! Tu sais je crois que je suis amoureuse de toi, si tu as envie de coucher avec moi je suis partante !"... Pff, non ce serait n’importe quoi.

En plus, elle est hétéro. En tous cas, c’est ce qu’elle pense, c’est ce qu’elle veut être. Et qui je suis pour venir lui briser son rêve de prince charmant, d’enfant, de mariage ?

Sans oublier qu’elle prend peur dès que quelqu’un se met à l’aimer un peu trop, et je ne veux pas l’effrayer…

Aujourd’hui, en rentrant chez nous, je lui ai dit que la sensation de propreté que je ressentais en sortant d’une piscine me rappelait la sensation que j’éprouve après l’orgasme. Elle s’est étonnée que j’en ai déjà eut, et j’ai eut un moment de gêne en lui répondant que oui,évidemment, j’en ai déjà eut et je lui ai dit "Pas toi ?" Elle a dit que non, j’ai bredouillé quelque chose comme "c’est triste" (je n’ai pas pu m’empêcher de le dire), elle a dit que ce n’était pas triste et qu’elle ne savait même pas comment faire, j’ai dit que ce n’était pas compliqué et qu’il suffisait d’écouter son corps, elle m’a dit que peut-être que je pensais en avoir eut un mais que ce n’était pas vraiment ça…

... ... ... J’ai juste dit qu’il n’y avait pas d’erreur possible. Quand on en a un, on en peut pas en douter.

Ma pauvre Emma, je crois vraiment qu’elle est asexuelle.

Je ne comprendrais jamais les filles qui ne se masturbent pas. Pourquoi elles ne se sont jamais touchée ? Je veux dire, même sans chercher à se faire du bien, moi quand j’étais gamine je touchais mon corps comme ça, pour passer le temps. Et puis un jour on tombe sur une zone où se toucher est agréable et alors on continus et c’est comme ça que j’ai eut mon premier orgasme…

Comment on peut passer vingt ans de sa vie sans jamais se toucher le clitoris ? Moi je trouve ça presque alarmant.